À l’est de la Ville Close de Concarneau, douze petites cahutes grises se font face en deux lignes parfaites, reliées par une vaste plateforme en bois. Des rails les prolongent jusqu’au grand hangar des Chantiers Piriou, traversant la rue de Trégunc. Peu de visiteurs savent ce qu’ils observent : ils ont sous les yeux l’un des quatre seuls ascenseurs à bateaux de France, celui du Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales.

Un équipement unique en son genre

Le Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales – un port de la Région Bretagne – dispose de quatre moyens de manutention : une cale pour remorque, un élévateur à sangles, une cale sèche, et un ascenseur à bateaux. Ce dernier est opéré sur une darse de 17,5m de largeur, avec une plateforme motorisée qui permet de lever et déplacer des navires jusqu’à 2 000 tonnes.

L’ascenseur est particulièrement adapté aux navires lourds ou fragiles nécessitant un maintien homogène. Il offre une alternative à la cale sèche, souvent plus coûteuse.

Trois bers, trois garages, une grande modularité

L’équipement comprend trois bers, qui sont les structures supportant les navires sur la plateforme :

  • Le ber provisoire (14,35m de long) : parfait pour les petits navires à structure sensible comme les vieux gréements, ou pour les catamarans trop larges ou inadaptés à l’élévateur à sangles.
  • Le ber supérieur (77m) : stationné au nord, il peut accueillir des navires jusqu’à 1 800 tonnes. Il est modulable pour recevoir deux navires simultanément.
  • Le ber inférieur (77m) : stationné au centre, il est dimensionné pour des bateaux plus imposants, jusqu’à 2 000 tonnes, également avec une possibilité de scinder la structure pour manutentionner deux navires à la fois.

Les bers peuvent être déplacés dans trois garages : nord, centre et sud. Cette organisation permet de faire cohabiter plusieurs opérations en parallèle sur différents navires.

Une solution douce pour les structures

Contrairement à l’élévateur à sangles, l’ascenseur à bateaux permet une répartition plus uniforme des appuis sur la coque. Cela évite les déformations et contraintes, notamment sur les bateaux à forte valeur patrimoniale ou de construction complexe.

Ce système est donc particulièrement recherché pour :

  • Les vieux gréements,
  • Les navires classiques,
  • Les rands catamarans.

Mais c’est aussi un bon outil pour mettre tout type de bateau :

  • Les dragues (sabliers),
  • Les embarcations de l’État (douane, pilotines, etc.),
  • Les navires de pêche,
  • Les remorqueurs.

À sec sur l’Aire de Réparation Navale

Une fois le navire sorti de l’eau, il est positionné sur l’Aire de Réparation Navale (ARN), un vaste terre-plein de 22 000m² entièrement sécurisé. Les allées autour des garages permettent l’installation de nacelles, échafaudages ou cocons de travail. On peut aussi y installer les bases vie, les containers ateliers et les stocks techniques, directement accessibles sur place.

Comme pour les autres équipements, les propriétaires ou armateurs peuvent réaliser eux-mêmes les travaux ou faire appel aux nombreux professionnels implantés sur le port. Plusieurs services sont à disposition :

  • Alimentation en eau,
  • Électricité (220V / 380V),
  • Sanitaires (dont PMR à partir d’octobre),
  • Hangars et locaux techniques.

Une pièce maîtresse pour les chantiers Piriou

Construit en 1978, l’ascenseur a été modernisé une première fois au début des années 2000, et une nouvelle phase d’évolution est à venir pour améliorer sa réactivité et le confort de travail.

Dans les années 1990, avec l’agrandissement des navires construits par Piriou, des rails ont été ajoutés pour relier directement le chantier naval à l’ascenseur à bateaux. Depuis, la majorité des navires construits à Concarneau par le chantier y sont mis à l’eau grâce à cet équipement. Chaque passage entre la nef centrale et l’ARN donne lieu à une manœuvre spectaculaire… et à la coupure temporaire de la rue de Trégunc.

L’ascenseur à bateaux du Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales, est bien plus qu’un outil technique. C’est un équipement rare, au service de la diversité des activités navales du port. Grâce à sa modularité, sa grande capacité et sa précision, il permet d’accompagner les projets de réparation, de refit ou de construction neuve, en lien direct avec l’expertise des chantiers locaux comme Piriou et JFA.


À suivre : focus sur la cale sèche, autre outil structurant du Port de Concarneau – CRN.

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