Persévérance est en arrêt technique au Port de Concarneau, CRN jusqu’au 15 mai. A cette occasion, Elsa Peny-Etienne, directrice d’expédition revient sur les premières missions de Persévérance durant sa première année d’exploitation et sur son parcours hors du commun.
Persévérance : un voilier, un équipage, une mission
Construit par le chantier naval Piriou, Persévérance est le plus grand voilier océanographique du monde. Avec sa coque en aluminium de 42 mètres de long sur 11 mètres de large et ses 2 mâts de 33 mètres de haut, Persévérance explore depuis avril 2023 les zones polaires les plus reculées de la planète. Le voilier navigue à une vitesse moyenne de 10 nœuds grace à sa surface vélique de 730m2.
« En un an, nous avons parcouru 41 000 miles nautiques et sillonné l’Arctique, le Groenland, le Sptizberg et l’Antarctique. Chacune de nos expéditions polaires durent deux mois et sont toutes à vocations scientifiques et pédagogiques. Nous embarquons à bord des chercheurs pour qu’ils collectent de nombreuses données essentielles à une meilleure compréhension du climat et des océans. Le voilier est doté d’équipements scientifiques de pointe comme des capteurs océanographiques, une station météo, un courantomètre acoustique… et dispose d’un laboratoire scientifique de 23m2 à bord. » complète Elsa.
Persévérance est un voilier océanographique qui accueille un équipage 6 à 8 marins, des scientifiques mais aussi des artistes et des passagers passionnés. Ces croisières assez onéreuses pour les touristes permettent d’assurer le bon fonctionnement économique de ce programme.
« Ici, tout le monde se côtoie et partage sa passion pour la mer. Les passagers et les membres de l’équipage participent à certaines manipulations scientifiques. Avec Jean-Louis Etienne, nous avons à cœur de promouvoir une science participative et de transmettre notre expertise à tous, aux passagers mais aussi aux scolaires. Depuis déjà de nombreuses années, nous avons noué des partenariats avec l’Éducation Nationale pour faire découvrir aux plus jeunes le milieu polaire, la biodiversité antarctique, les sciences marines… Il est essentiel de transmettre à la nouvelle génération la richesse qu’offre le milieu polaire. Nous avons développé plusieurs jeux, supports de médiation scientifique et outils pédagogiques pour apprendre en s’amusant ! » détaille Elsa.
Elsa Peny-Etienne : des beaux-arts aux expéditions polaires
Passionnée par l’art et la culture, Elsa commence sa carrière en tant qu’éditrice, auteur et illustratrice. En parallèle, elle aide son mari Jean-Louis Etienne à monter toutes ses expéditions polaires. Au fil du temps, cette mission prend de l’ampleur et elle dirige aujourd’hui les expéditions à bord de Persévérance.
« Depuis près de 25 ans, je coordonne dans l’ombre les expéditions polaires de Jean-Louis. Je suis multi-casquettes : de la recherche des financements à la création des programmes pédagogiques, en passant par la logistique et à la coordination des programmes scientifiques. Je suis aussi à la fois armateur, architecte d’intérieur pour l’aménagement intérieur du voilier, responsable communication, manager…» explique Elsa.
« Une femme à bord ? C’est essentiel ! Les expéditions, c’est Elsa qui les imagine, les conçoit et les rend réelles. » ajoute Jean-Louis Etienne.
Il y a encore peu de femmes à des postes de responsabilité dans le milieu maritime et scientifique, Elsa espère ainsi susciter des vocations chez les jeunes filles pour qu’elles osent rêver grand !
« Quand je vais à la rencontre des collégiennes ou lycéennes, j’aime leur dire qu’elles sont capables de faire le métier de leurs rêves et qu’elle doivent croire en elles ! Elles peuvent accéder à des postes à responsabilités dans des secteurs encore trop masculins, c’est possible. J’insiste aussi sur le fait qu’elles ne doivent pas choisir entre leur carrière et leur vie personnelle, les deux sont possibles. J’ai deux enfants, une famille et un métier qui me passionne ! »
Une escale technique au port de Concarneau, CRN Le voilier est amarré au Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales pour une période de deux mois. Cet arrêt technique de fin de garantie permet au chantier Piriou de réaliser des travaux sur le voilier encore en neuvage.