Le Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales (CRN) a récemment accueilli le Jif Surveyor, un navire aux missions bien spécifiques, pour un arrêt technique. Une première sur l’Aire de Réparation Navale : la robotisation du décapage des œuvres vives, ce qui illustre la capacité du port et de ses partenaires à conjuguer expertise technique et innovation.

À noter que jusqu’à présent, ce procédé n’était utilisé qu’en cale sèche pour des navires à fort tonnage.

JIFMAR est reconnu comme un leader mondial dans le secteur des opérations maritimes. L’armateur du Jif Surveyor se distingue par son cœur de métier : proposer à ses clients un affrètement de navires avec un service entièrement sur mesure, adapté à chaque mission. Grâce à sa grande polyvalence, JIFMAR est capable d’intervenir sur ou sous l’eau, mais aussi dans la gestion opérationnelle des navires. Son armement compte aujourd’hui 85 navires spécialisés dans différents métiers : polyvalents, remorqueurs, transferts d’équipage, ravitaillement, patrouille ou cargo. Avec plus de 800 salariés, JIFMAR opère partout dans le monde, apportant expertise, fiabilité et flexibilité à ses clients à l’échelle internationale.

Un navire au service de la dépollution et de la sécurité maritime

Le Jif Surveyor est un navire spécialisé dans des missions de dégagement de zone (objets dérivants ou sous-marins) ainsi que de dépollution en Atlantique. Pour assurer ces opérations sensibles, il est doté de moyens technologiques modernes : système de positionnement dynamique, sonar, ROV… Son intervention contribue à sécuriser les zones maritimes et à préserver l’environnement.

Le rôle du décapage de coque

Le passage sur l’Aire de Réparation Navales du Port de Concarneau – CRN, a notamment permis de réaliser un décapage complet de la coque. Cette étape consiste à retirer les anciennes couches de peinture accumulées au fil des ans, parfois jusqu’à une vingtaine, pour repartir sur un système neuf composé de cinq couches.

Les bénéfices sont multiples :

  • gain de poids du navire, réduisant ainsi la consommation du navire et les émissions de gaz à effet de serre associés
  • meilleure efficacité de la protection des œuvres vives,
  • performances optimisées en navigation,
  • possibilité de réaliser un contrôle visuel précis de la tôlerie.

Des robots de décapage en phase préliminaire de peinture avaient déjà été testés à Concarneau il y a une dizaine d’années, mais leur installation n’était réellement rentable que sur des surfaces planes. La taille des navires ainsi que leurs formes à l’avant et à l’arrière rendaient alors l’opération peu intéressante.

La robotisation : efficacité et confort de travail

Le décapage a été réalisé par Piriou Naval Services, en partenariat avec KABITEN, à l’aide d’un robot ultra haute pression (UHP).

Comparé à la lance traditionnelle, la robotisation offre plusieurs avantages :

  • Gain de temps : le nettoyage de la coque est beaucoup plus rapide. Le temps nécessaire peut être divisé par 5 grâce au robot par rapport au lance à main, selon la forme du navire.
  • Meilleure anticipation : l’état de la tôle est visible plus tôt, permettant d’anticiper plus rapidement les mauvaises surprises.
  • Confort des équipes : moins de bruit, moins de projection d’eau, une durée d’intervention réduite et donc de meilleures conditions de travail.
  • Coactivité : du fait de la diminution du bruit et des projections d’eau, certains travaux sensibles peuvent être démarrés sans attendre la fin du décapage
  • Optimisation de l’immobilisation : un arrêt plus court, à prestations techniques équivalentes.

Ces bénéfices permettent de compenser le surcoût lié à la mise en œuvre du robot.

Une consommation d’eau réduite

La question environnementale est au cœur de cette innovation. Sur le chantier du Jif Surveyor, le robot a consommé environ 21m³ d’eau, contre 72m³ estimés avec une lance traditionnelle. Soit une économie de 51m³, équivalente à la consommation annuelle d’un Français.

Avec un recycleur d’eau, cette consommation aurait pu descendre à 6 ou 7m³, mais l’opération n’a pas été retenue ici car la surface à traiter restait limitée.

Le bruit : un enjeu maîtrisé

Le décapage UHP génère inévitablement du bruit, dû à la pompe et à l’impact de l’eau sous pression sur la tôle. Le robot, équipé d’un carter enveloppant les buses, permet toutefois de réduire la dispersion des gouttelettes et d’atténuer partiellement le bruit, améliorant ainsi les conditions de travail sur site.

Des infrastructures portuaires adaptées au Port de Concarneau CRN

L’accueil de ce chantier n’a nécessité aucune adaptation particulière du Port de Concarneau CRN.

Les travaux de modernisation de l’aire de carénage réalisés en 2017 – zones de circulation adaptées, bornes de raccordement à l’eau et à l’électricité, système de récupération et de traitement des eaux – permettent aujourd’hui de déployer facilement ce type d’équipements innovants.

Le choix du Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales, un port de la Région Bretagne, s’est imposé après consultation, grâce à :

  • la compétitivité de l’offre de Piriou Naval Services en termes de délai et de budget,
  • l’expertise technique des équipes,
  • la présence locale d’acteurs spécialisés, apportant un soutien précieux dans le cadre de cet arrêt technique.

Une vitrine d’innovation pour le Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales

L’accueil du Jif Surveyor et l’expérimentation de la robotisation du décapage illustrent la volonté du Port de Concarneau CRN et de ses partenaires de répondre aux exigences des armateurs tout en intégrant des procédés modernes, efficaces et respectueux de l’environnement.

Ce chantier s’inscrit dans la continuité de la modernisation du Port et confirme Concarneau comme un site de référence pour les travaux de construction et de réparation navale.