Au mois de mars, le 3 mâts barque Le Français fait escale au Port de Concarneau, Construction et Réparation Navales pour son arrêt technique annuel. A son bord un équipage de 8 marins, dont Mickaël, chef mécanicien et responsable de l’armement. Rencontre.
Un mot sur l’histoire de ce voilier traditionnel ?
Mickael Cheverau : Construit en 1948 à Svendborg au Danemark par J. Ring-Andersen, le bateau de près de 50m de long servait à l’origine pour transporter de la marchandise et ravitailler le Groenland. Sa double coque en bois de chêne lui permettait de naviguer dans les eaux polaires. A cette époque, ce bateau fonctionnait uniquement au moteur, il n’avait pas de mâts. C’est seulement dans les années 1980 qu’il a été gréé avec les 3 mâts pour le cinéma, par un milliardaire anglais.
Ce n’est ni un « bateau de guerre » ni un « bateau pirate » comme on le pourrait le croire ! En 75 ans de navigation, ce voilier a eu plusieurs vies, et nous continuons à le préserver pour le faire vivre encore longtemps.
Quelles sont les missions de ce voilier ?
M.C : Lors de son arrivée fin 2018 à St-Malo, son port d’attache, Le Français était dédié à l’activité événementielle : relations publiques, événements maritimes, tournages de films … Désormais, le voilier a principalement une mission pédagogique auprès du public scolaire.
Le Français est affrété une bonne partie de l’année par l’association « Grand Voilier Ecole », basée à Brest. Ainsi, les jeunes embarquent avec nous, le temps de quelques jours en mer. Nous partageons les valeurs humaines associées à la voile : l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, la solidarité … tout en transmettons notre passion pour le secteur maritime.
Le Français est également affrété par le fond de dotation « Le Français, témoin des pôles » pour sensibiliser les jeunes de la primaire jusqu’au lycée à l’environnement et à la fonte des glaces, notamment. Le voilier se transforme alors en école itinérante de port en port. La salle de chargement se transforme en salle de classe, à quai. Début avril, le voilier partira pour trois semaines « d’école polaire » à Brest.
Pourquoi avoir choisi le Port de Concarneau, Construction et Réparation navales pour votre arrêt technique ?
M.C : Le Français réalise son troisième arrêt technique ici pour deux raisons principales :
- Les entreprises locales ont une véritable expertise et un savoir-faire reconnu dans la construction et la réparation navales.
- Les outils et les infrastructures portuaires sont très bien adaptés au voilier et à ses caractéristiques
Le voilier vient donc d’arriver au Port de Concarneau début mars pour réaliser son arrêt technique annuel qui va durer entre 3 à 4 semaines. Le bateau devrait sortir de l’eau dans les prochains jours à l’aide de l’ascenseur à bateau pour une vérification complète du voilier par Piriou Naval Services et une intervention du Chantier du Guip pour l’étanchéité de coque.
Les infrastructures du Port de Concarneau sont idéales pour un voilier comme celui-ci. La sortie de l’eau est toujours un moment délicat, l’ascenseur de Concarneau permet justement au voilier d’être posé sur une grande longueur et d’être mis au sec en douceur.